5. Moyens de lutte

    5.1  Appât régulateur 

    5.2  Perche télescopique et souffre

    5.3  Appât guêpe

    5.4  Jus de Cirier

    5.5  Pièges 

    5.6 Protection des ruches

    5.7 Poulets en croissance

 

5.1  Appât régulateur

 

Appât destiné à réguler la pression du frelon asiatique

dans et aux abords des ruchers. Il contient un insecticide

rapporté au nid par les ouvrières et régurgité aux larves

suivant le principe de la trophallaxie propre aux insectes

de société. Benzoylurée et ou analogue d'hormone juvénile,

le principe actif de l'insecticide utilisé a pour effet

d'inhiber la fabrication de la chitine par les jeunes

larves qui ne peuvent ainsi constituer leur exosquelette.

L'activité du nid s’éteint en quelques jours, qu'il ait été localisé

ou pas.. Les essais ont été conduits en 2010 et 2011,

au printemps, lors du réveil des fondatrices, recoupés et

Larves de frelon asiatique, ou frelon à pattes jaunes (Vespa velutina)

dans un nid qui vient d'être détruit.

confirmés en milieu de saison (juillet-août). Il en ressort

deux effets intéressants, l'échec de la fondation (au printemps)

et la spectaculaire régression de la colonie dès la

mise à disposition de l'appât en cours de saison. Le produit

contient un attractif frelon[réf. nécessaire] qui se trouve

être un répulsif pour les abeilles. Limités aux abords des

ruchers, quelques dégâts collatéraux vis-à-vis de l'espèce

Vespa (Crabro en particulier) sont enregistrés[réf. nécessaire],

ils seront de toutes manières bien moins impactants pour

l'espèce que la généralisation du piège bouteille et la prédation

perpétrée par Vespa velutina sur l'ensemble de

l'entomofaune de notre pays[réf. nécessaire].

 

5.2  Perche télescopique et soufre

 

Il est possible de détruire un nid à distance (jusqu'à

20 m) en utilisant une perche télescopique injectant de

l'anhydride sulfureux à l'intérieur du nid. La colonie de

frelons est alors asphyxiée en quelques secondes par le

liquide devenu gazeux et réfrigérant . Référence

à l'arrêté ministériel autorisant l'utilisation du dioxyde

de soufre.

 

5.3  Abat-guêpe

 

L'abat-guêpe est un outil facile à réaliser soi-même en utilisant

une baguette de trente centimètres dont l'extrémité

sera engluée (colle à rat, colle arboricole). Comme le

montre la vidéo, la capture s’effectue par un « touché

collé ». C'est un moyen de lutte alliant sélectivité et respect

de l'environnement qui permet la capture des jeunes

fondatrices appâtées au printemps sur des mangeoires

contenant cires, bière brune, miel et protéines (viande de

poisson, crevette). En se rendant toutes les deux ou trois

heures près de la mangeoire, on peut éliminer facilement

les fondatrices présentes sans toucher en aucune façon

les insectes utiles (bien au contraire puisqu'ils trouvent

une source d'alimentation dans la mangeoire). L'approche

d'une fondatrice est particulièrement bruyante et caracté

ristique.

 

Pour exploiter le principe de « territorialité » et limiter

la propagation de l'espèce, il faut impérativement arrêter

la capture des fondatrices errantes dès qu'un nid prospère

est localisé dans ou aux abords de votre propriété afin de

ne pas en tuer « sa » reine. Ce nid se chargera d'interdire

l'implantation d'une colonie cachée et hors contrôle. Il sera

détruit mi-juillet, période à partir de laquelle les fondatrices

ne sont plus en mesure de conduire à terme une

nouvelle colonie.

 

5.4  Jus de cirier

 

 


5.5  Pièges

 

Un piège à frelons fabriqué avec une bouteille plastique coupée en

deux pour placer le goulot en forme d'entonnoir vers un liquide

attractif (bière + sirop de cassis + vin blanc). Le frelon entre

par le goulot et n'arrive pas à ressortir. Il finit par se noyer dans

l'appât. On place un petit auvent 10 cm au-dessus de la bouteille

pour éviter que la pluie fasse monter le niveau à l'intérieur de la

bouteille et rende l'appât accessible sans rentrer dans le piège. De petits fils de fer introduits dans la bouteille permettent de fixer le piège à son support.

Différentes sources recommandent de placer des pièges à

guêpes et frelons à proximité d'un rucher pour limiter

la pression de prédation. Pour éviter que les pièges

à guêpes et frelons ne piègent aussi les abeilles, il est absolument

impératif de ne pas mettre un attractif sucré à l'intérieur (exclure le miel notamment) mais un attractif protéiné disponible en jardinerie ou chez les revendeurs de matériel apicole. Le mélange bière brune, cassis, vin rouge est tout aussi attractif pour le frelon et refusé par l'abeille. La période de piégeage s’étale de mi-juin à fin octobre.

Contrairement à ce qui est dit dans de nombreux réseaux

apicoles et sur internet, le piégeage des reines au printemps

aurait peu d'effet sur le niveau de population de

l'espèce et s’avère particulièrement néfaste pour le frelon

commun (Vespa crabro) et autres insectes s’il est prolongé

au-delà du mois d'avril. L'expérience des autres invasions

de guêpes et les différentes études scientifiques sur

leur biologie montre que beaucoup de fondatrices ne parviendront pas à créer une colonie viable. Ainsi plus de

90 % d'entre elles mourront naturellement (essentiellement

par le fait de la compétition entre elles pour les sites

de nidification). Le Muséum national

d’histoire naturelle (MNHN) ainsi que le groupe de

travail formé par le ministère de l'Agriculture, composé

des administrations publiques, de représentants apicoles

et de scientifiques, déconseillent le piégeage printanier du

frelon asiatique. Le piégeage pose problème car il

tue d’autres insectes. Dans un environnement perturbé,

le frelon a plus de chances de s’installer. Le MNHN

recommande la destruction des nids de frelons asiatiques.

Seule la destruction semble être efficace, les techniques

de piégeage étant pour le moment inutiles ou inadaptées.

Localiser les nids et les détruire vers la mi-juillet avant

la délocalisation éventuelle de la colonie et la naissance

des futures fondatrices serait plus efficace. Les frelons

asiatiques sont territoriaux et deux nids ne cohabitent

pas de manière pérenne à moins de 250 mètres d'un nid

existant. Des exceptions à cette règle existeraient, c'est

la théorie des nids jumeaux.

 

5.6  Protection des ruches

 

Entrée de ruche ayant une grille de protection

Il existe désormais des portes d'entrée de ruches laissant

passer uniquement les abeilles, elles empêchent les frelons

d'entrer à l'intérieur de la ruche pour la vider complètement.

En revanche, elles n'empêchent pas les frelons d'attraper les abeilles en plein vol à l'entrée de la ruche. Le placement de ces portes d'entrée est cependant un bon moyen de limiter les dégâts, ajouté à la pose de pièges à proximité des ruches. Il faut veiller à ce qu'elles ne bloquent pas le passage des mâles d'abeilles (faux bourdons) quand une fécondation doit avoir lieu. Si une ruche a une reine vierge, on peut ouvrir quelques ruches pourvoyeuses en mâles sélectionnés pour leur qualité. Elles ne bloquent en tout cas pas les reines.

 

5.1.6 Poulets en croissance

 

Les poulets en croissance, nés en couvaison naturelle et

éduqués par la poule sont des prédateurs occasionnels du

frelon à pattes jaunes. Il peut être envisageable d'installer

des ruches dans un poulailler. Ils semblent assez

efficaces à cause notamment d'une spécificité du vol du

frelon asiatique : il est le seul à faire du vol stationnaire,

bruyant qui plus est. Cela attire davantage les poulets qui

s’en saisissent et permettent ainsi d'avorter les constructions

de nids, mais surtout libère la circulation des abeilles

 

 à la sortie des ruches.